La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est trop souvent perçue comme une contrainte coûteuse et complexe, réservée aux grandes structures. Pourtant, de plus en plus d’études montrent qu’elle représente un véritable levier de performance économique, d’attractivité et de robustesse.
Voici 5 mythes fréquents que nous déconstruirons pour montrer pourquoi la RSE est à la portée de toutes les entreprises et les raisons de s’y engager dès à présent.
Mythe 1 : La RSE, c’est uniquement pour les grandes entreprises
On entend souvent que seules les multinationales disposent des moyens humains et financiers nécessaires pour mettre en place une démarche RSE.
En réalité, la RSE est accessible à toutes les structures, quelle que soit leur taille ou leur budget.
Elle consiste à intégrer les enjeux sociaux, environnementaux et éthiques dans son fonctionnement. Une petite entreprise peut commencer simplement : réduire ses déchets et sa consommation d’énergie, favoriser le bien-être au travail ou choisir des fournisseurs locaux. Ces actions ponctuelles peuvent ensuite évoluer vers une démarche structurée et formalisée sur le long terme. La RSE n’est donc pas une affaire de taille, mais de volonté et de progression.
L’adoption des pratiques RSE, bien que récente, se diffuse graduellement. D’après une étude de Bpifrance Le Lab menée sur 1150 PME-ETI françaises, 90% déclarent avoir lancé une initiative RSE et 50% disent avoir une démarche RSE. Cette adoption n’est pas un hasard. La réglementation en matière de RSE impose aux grandes entreprises une visibilité accrue sur leurs fournisseurs, qui sont souvent des PME. D’après l’étude de BPI France, 78% des fournisseurs interrogés sont régulièrement sollicités par leurs clients sur les sujets de RSE.
S’intéresser à la RSE devient progressivement une nécessité réglementaire pour les entreprises de toute taille. Les PME et même les TPE ont toute légitimité pour s’engager et en tirer des bénéfices. De nombreux labels sont accessibles à toutes tailles d’entreprise (Lucie 26000, Engagé RSE de l’AFNOR, B Corp), valorisant leurs efforts et renforçant leur crédibilité auprès de clients et partenaires.
Mythe 2 : La RSE coûte trop cher
S’engager dans la RSE nécessite un investissement en temps et financier mais plusieurs dispositifs de financement peuvent être mobilisés. Il s’agit en règle générale de prestation de diagnostic réalisé par des consultants experts référencés. C’est un bon moyen de débuter à moindre coût dans un cadre sécurisé car répondant à des critères d’exigence qualité.
Parmi ces programmes de financement, on retrouve tout un panel d’offres co-financé par l’ADEME et Bpifrance :
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- Diag Impact Environnemental : intégrer les enjeux RSE/ESG à la stratégie d’entreprise
- Diag Décarbon’Action : réaliser un bilan carbone et élaborer un plan de décarbonation
- Étude ACT Pas à Pas : développer une stratégie bas carbone via un plan de transition
- Diag Éco-Flux : éliminer les pertes en énergie, matière, eau et déchets
- Diag Biodiversité : intégrer les enjeux liés à la biodiversité dans la stratégie d’entreprise
- etc.
Le coût des accompagnements par un consultant peut être divisé par deux, voire réduit de 80%.
De plus, certaines OPCO proposent de financer totalement ou en partie des prestations de nature très variée en lien avec la RSE (Prestations d’Appui Conseil PAC RH, Transition écologique, etc.).
Il s’agit donc d’un investissement accessible, surtout grâce aux aides disponibles. Cela requiert un financement initial, mais celui-ci est compensé par de nombreux avantages, que nous verrons dans la suite de cet article.
Mythe 3 : Le retour sur investissement est faible
Beaucoup d’entreprises hésitent à embarquer en pensant que les bénéfices économiques de la RSE sont faibles voire nuls.
En réalité, les effets positifs sont souvent visibles rapidement. Par exemple, mieux gérer ses déchets permet de réduire directement les coûts de traitement. Optimiser la consommation énergétique se traduit par une baisse des factures d’électricité.
Les études et données à ce sujet confirment ce retour sur investissement positif sur plusieurs plans.
Selon une enquête conduite par France Stratégie auprès de 8500 entreprises, les entreprises engagées en RSE enregistrent en moyenne un gain de performance économique de +13 % par rapport à celles qui ne le font pas.
Une méta-étude publiée en 2014 par l’Université d’Oxford donne des résultats probants :
“88 % des plus de 200 études analysées constatent que les sociétés ayant adopté de solides pratiques en matière de développement durable présentent de meilleures performances opérationnelles. 80 % des travaux de recherche analysés montrent que des pratiques prudentes en matière de développement durable ont une influence positive sur la rentabilité des investissements”.
Mais la RSE ne permet pas seulement de booster les performances de son entreprise, elle enrichit la réflexion concernant les risques pour mieux les anticiper et permet d’identifier des pistes d’optimisation de marges et de coûts. 82% des entreprises ayant mis en place une politique d’achats responsables pensent que celle-ci a facilité la gestion de la relation fournisseurs et le maintien de leur activité pendant la crise. (ADRA, 2020)
La RSE n’est donc pas une charge mais un investissement stratégique et un levier de rentabilité. Elle génère des économies, attire les talents, améliore la compétitivité, la performance, et renforce la confiance des clients et des investisseurs.
Mythe 4 : La RSE demande trop de ressources et de temps
L’idée selon laquelle la RSE mobilise trop de ressources internes, perturbant le bon déroulement des opérations, est réfutable.
Une étude menée par le groupe Kelio en 2023 indique que les responsables RH consacrent en moyenne 6 heures par semaine aux enjeux RSE, soit environ 15-20% de leur temps de travail hebdomadaire.
Ce temps investi n’est pas perdu : il contribue à améliorer les performances opérationnelles et le bien-être des collaborateurs, en agissant sur des leviers tels que la qualité de vie au travail, l’engagement des salariés ou la fidélisation des talents. La norme ISO 26000, qui définit les lignes directrices de la responsabilité sociétale, identifie d’ailleurs les « relations et conditions de travail » comme l’un de ses piliers majeurs. L’intégration de la RSE par la fonction RH participe donc directement à la performance globale de l’entreprise.
Un fort engagement des salariés (collectifs internes, ateliers collaboratifs, etc.) permet de diffuser la démarche en diminuant les lourdeurs RH. Ces initiatives, souvent portées par des salariés mobilisés, bénéficient aux ressources humaines plutôt qu’elles ne les surchargent.
L’implication que nécessite la RSE est raisonnable et n’est pas intensive en ressources opérationnelles, surtout lorsqu’elle est portée par les salariés ou des collectifs internes.
Mythe 5 : La RSE n’est pas prioritaire face aux urgences du quotidien
Dans les petites structures en particulier, les dirigeants doivent jongler avec l’activité économique, la gestion des équipes, l’administratif et la finance. Difficile dans ce contexte de dégager du temps pour se consacrer à la RSE. Pourtant, la RSE ne s’oppose pas aux priorités : elle soutient directement l’activité commerciale en répondant aux nouvelles attentes des clients et en offrant un avantage compétitif dans les appels d’offres où les critères environnementaux et sociaux pèsent de plus en plus. Considérer la RSE comme secondaire est une erreur, car elle peut justement soulager la gestion du quotidien et renforcer la pérennité de l’entreprise.
La RSE est un levier commercial immédiat : les besoins et attentes des clients sont au cœur de l’offre et de la performance de l’entreprise. La RSE permet de capter les nouvelles tendances qui viennent façonner les attentes des clients. Elle représente aussi bien des opportunités à saisir que des risques à prévenir. Dans les appels d’offres, ce critère devient décisif : à coût équivalent, une entreprise qui valorise sa démarche RSE prend l’avantage sur ses concurrents.
La RSE est aussi un outil d’anticipation réglementaire : la réglementation environnementale se renforce rapidement (bilan carbone, taxonomie verte, CSRD, obligations liées à l’eau et à la biodiversité). Attendre, c’est risquer de subir ces contraintes dans l’urgence et à plus haut coût. Initier une démarche RSE, même progressive, permet d’anticiper et d’innover, plutôt que de réagir dans la précipitation.
C’est aussi une façon d’anticiper les évolutions réglementaires (énergie, carbone, biodiversité, eau), plutôt que de les subir. Autrement dit, la RSE permet de sortir de la gestion purement réactive pour gagner en résilience et saisir des opportunités de marché.
Mythe 6 : La RSE est trop complexe
La RSE n’est pas une montagne insurmontable. Avec les bons outils et un accompagnement adapté, chaque entreprise peut s’y engager quelle que soit sa taille. Des démarches simples et progressives permettent aux petites structures de progresser efficacement. Par exemple, la norme ISO 26000 offre des lignes directrices accessibles sans certification, facilitant ainsi l’intégration de la RSE dans les pratiques quotidiennes. Il est possible de commencer par des initiatives accessibles comme la réduction des déchets, l’optimisation de la consommation énergétique ou la mise en place de pratiques de travail responsables. Ces actions, bien que modestes, contribuent significativement à la RSE et peuvent être étendues graduellement. En pratique, les petites structures ont l’avantage d’être plus agiles. Elles peuvent tester plus vite des solutions locales, mobiliser leurs équipes de manière flexible et créer des actions visibles à leur échelle.
Des prestations sont spécifiquement conçues pour aider les entreprises à structurer leur démarche RSE du diagnostic à la mise en œuvre du plan d’action.
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